Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/60

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Mais un mythe, quelque brillant qu’il soit, et des écarts passagers d’expressions, ne peuvent pas prévaloir contre le reste du système ; et le système Platonicien est bien celui qu’on vient d’exposer. Prétendre que cette théorie soit vraie de tous points, et qu’elle nous explique définitivement le mystère des choses, ce serait une exagération ; mais penser qu’elle contient une grande part de vérité, et qu’elle a cet immense mérite de maintenir l’unité universelle, en ne séparant pas le monde sensible du monde intelligible, ce n’est que lui rendre justice. La théorie des Idées, malgré toutes les attaques dont elle a été l’objet, n’a pas succombé dans la lutte, si, d’ailleurs, elle n’en est pas sortie complètement victorieuse.

Nous pouvons, maintenant, examiner les objections d’Aristote ; nous sommes en état de les apprécier mieux, sachant préalablement ce qu’a dit Platon.

Partant de ce fait erroné, à savoir que les Idées sont séparées et indépendantes des choses, Aristote fait une première objection, qui ne laisse pas que d’être quelque peu ironique.