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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/61

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Selon lui, pour expliquer les êtres, Platon commence par les doubler, à peu près comme si quelqu’un, qui serait embarrassé de compter un certain nombre de choses, allait s’imaginer que, en doublant ce nombre, il rendrait son calcul plus aisé. Mettre des Idées à côté des choses, c’est rendre le problème deux fois plus difficile, loin de le simplifier, puisque, après les choses qu’il s’agit de définir, les Idées exigent une définition nouvelle. Que deviennent alors toutes les sciences ? Outre le ciel que nous observons, l’astronomie aura donc à observer un autre ciel, un autre soleil, d’autres astres ; l’optique, l’harmonie, toutes les branches des mathématiques, auront de même un double objet. Les arts que l’homme pratique, et qui parfois sont d’une si urgente application, pourront-ils s’arranger de ces doublements, qui s’étendent à tout ? Par exemple, la médecine devra-t-elle s’adresser à l’Idée de la maladie, au lieu de s’adresser à la maladie trop réelle dont souffre le patient, qui réclame sa guérison ? Non seulement les sciences ne gagnent rien à cette superposition