Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/65

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de la définition. En cela, il est beaucoup plus près de Platon qu’il ne se le figure ; et son Universel, que la raison découvre sous les phénomènes particuliers, est à peine distinct de l’Idée, si vivement critiquée par lui.

Mais voici une objection très fondée, quoique la faute commise par Platon fût presque inévitable. Platon n’a pas dit de quelles choses il y a des Idées, et de quelles choses il n’y en a pas. Est-ce qu’il y a des Idées de tout ? Par exemple, est-ce qu’il y a des Idées pour les relatifs ? Est-ce qu’il y en a pour des négations ? Est-ce qu’il y en a pour les choses périssables, même après que ces choses sont détruites ? Comment y aurait-il une Idée, c’est-à-dire une essence, pour des choses qui n’ont d’existence que dans la relation qu’elles soutiennent avec d’autres choses, et qui n’existent plus du moment que ce rapport vient à leur manquer ? La relation peut-elle jamais devenir une substance, objet d’une définition essentielle ? Y a-t-il des Idées pour les choses périssables que l’art humain produit, mais qu’il pourrait