Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/66

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aussi ne pas produire ? Est-ce qu’il y a une Idée de la maison, soit avant que l’architecte ne la construise, soit après que cette maison ruinée ne subsiste plus ? Est-ce qu’il y a une Idée de la santé, avant que l’habile médecin ne produise la santé, en la procurant au malade ? Si les Idées s’étendent à tout dans le monde, alors les choses les plus viles ont des Idées, aussi bien que les choses les plus nobles. Dans toutes uniformément et sans distinction, relatifs, négations, produits des arts, on retrouve, aussi bien que dans les substances, l’unité dans la pluralité ; et si c’est là l’Idée, pourquoi l’Idée n’existerait-elle pas pour les choses sans substance, aussi bien que pour les substances les plus réelles, pour les vices les plus hideux, aussi bien que pour les vertus les plus admirables ? Platon, selon Aristote, n’a rien examiné de ces questions, que la théorie des Idées laisse dans une entière incertitude.

Tout cela est vrai ; mais on peut retourner l’argument contre Aristote lui-même. Il loue quelque part son maître d’avoir reconnu autant d’Idées qu’il y a de choses dans le