Aller au contenu

Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et ruine toute vérité, à en croire les Sophistes. Aristote leur demande de ne point conclure si légèrement du particulier au général. Parmi les objets sensibles eux-mêmes, c’est le moindre nombre, de beaucoup, qui est soumis au changement. Oui, le monde sensible qui nous environne, est sujet à la production et à la destruction ; mais il est seul à y être assujetti. Notre monde n’est qu’une parcelle, qui ne compte pour rien, à vrai dire, dans l’univers ; et alors, n’est-il pas mille fois plus raisonnable d’absoudre notre monde par l’univers, plutôt que de condamner l’univers aux conditions de notre monde ? Toutes ces objections d’Aristote contre le Scepticisme peuvent nous sembler surannées, parce que voilà deux mille ans, et plus, qu’on les répète, sous toutes les formes, sans d’ailleurs y beaucoup ajouter. Mais reportons-nous au temps d’Aristote, et convenons qu’alors elles étaient bien neuves. Il est d’ailleurs assez probable que ce n’est pas Aristote qui les a trouvées le premier, et que la plupart avaient cours déjà dans l’école de Platon, comme l’atteste le Théétète, et dans