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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/97

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’Aristote lui-même semble le croire. Sans qu’il les ait empruntées à ses prédécesseurs, ce ne sont pas des questions entièrement neuves qu’il soulève, et il ne les a pas résolues définitivement. La notion de la substance était compromise gravement par le Scepticisme ; c’était surtout pour la rétablir que Platon avait été amené à la théorie des Idées, et qu’il admettait dans les choses un élément stable, et même éternel. Mais, selon Aristote, Platon s’était trompé ; et, en séparant les Idées des choses qui en participent, il avait renouvelé la faute de la Sophistique, tout en voulant la combattre. Sans le savoir, il avait fait encore pis ; il enlevait absolument aux êtres la substance, que les Sophistes leur avaient en partie laissée. Ce ne sont que des ruines qu’Aristote pense avoir devant lui, et qu’il doit restaurer. A-t-il réparé l’édifice ? Et l’a-t-il reconstruit sur des bases inébranlables ? On peut en douter, sans, d’ailleurs, faire aucun tort à son génie. La question de la substance revient sans cesse dans la Métaphysique ; mais elle n’y est nulle part développée et approfondie, comme on aurait pu s’y attendre.