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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/98

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Est-ce une de ces lacunes du genre de celles que présente en si grand nombre cette œuvre inachevée, qui elle-même n’est qu’une ruine ? Est-ce négligence de la part de l’auteur ? Il serait peu sûr de le dire ; mais certainement la théorie de la substance n’est pas très satisfaisante, dans l’état où la Métaphysique nous l’a transmise.

Il est vrai que, dans un autre ouvrage, dans les Catégories, Aristote a consacré à la substance une de ces analyses profondes et sagaces qui sont l’honneur de la philosophie ancienne. Il a fait de fréquentes allusions à cette analyse, qu’on peut qualifier d’admirable ; et il doit croire qu’elle a épuisé le sujet. Il faut donc suppléer la Métaphysique par les Catégories ; et demander à la Logique ce que la Philosophie première ne nous donne pas assez complètement. La substance n’est l’attribut de rien ; elle n’a pas de contraire ; elle n’est pas susceptible de plus et de moins. Voilà ses trois caractères principaux, qui la distinguent de l’accident, et permettent de ne jamais la confondre avec lui. L’accident n’a d’existence,