Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/116

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trop bien tous deux. Tu as dû les voir souvent à ton journal comme ils venaient au mien, sous prétexte de publicité commerciale ou d’articles ronflants sur la paix universelle.

— Fiche-moi la paix avec tes histoires d’espions. Je ne sais qu’une chose : c’est qu’il faut à tout prix avoir des nouvelles, savoir ce qui se passe dans le pays. Québec est pris, bon ; mais le Canada est grand, et ils ne sont pas maîtres de tous les chemins, de tous les téléphones, de tous les télégraphes. Nous avons promis du secours à Québec ; eh bien, il faut aller le chercher. Comprends-tu, espèce de beef-eater ?

You bet si je comprends, mais ce que je sais aussi, c’est que pour sortir de Québec, il faut une permission…

— Je m’en passerai.

— Mais, you d… fool, tu te feras pincer, ou tu recevras du plomb dans l’aile. Et moi, tu sais, je n’entends pas rester tout seul à la manœuvre !

On l’a deviné, ce sont nos deux inséparables qui dialoguent sur ce ton charmant.

Après s’être remis des fatigues de la nuit, ils avaient couru la ville chacun de son côté pour