Il laissa le collier tranquille, se contentant de dicter la convention suivante :
Respect des habitants et des propriétés publiques et privées ;
Direction, non soumise au contrôle militaire, des affaires publiques par l’administration municipale.
En échange de quoi, imposition de guerre au montant de deux cent mille piastres à être versée le jour même par l’autorité municipale.
En vain le maire tenta-t-il de faire comprendre au dictateur que le chiffre de la rançon était trop élevé, qu’il lui fallait un plus long délai pour trouver les fonds. Peines perdues ; toute discussion fut inutile.
Au sortir de l’entrevue, le maire dit aux citoyens qui l’attendaient anxieusement sur la Place, assez haut pour être entendu des officiers de l’état-major :
— C’est un cas de force majeure. Mon devoir est de vous conseiller d’obéir, « en attendant l’heure de la réparation. » Écoutez la voix de votre maire, « maintenez-lui votre confiance, il ne la trahira pas ! »[1]
- ↑ Textuellement le langage du bourgmestre de Bruxelles, août 1914.