Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/155

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ce fait de force majeure, notre devoir est de respecter les règlements qu’on nous impose, pourvu qu’ils ne portent atteinte ni à la liberté de nos consciences chrétiennes, ni à notre dignité patriotique.[1]

— Mais, m’sieu le curé, dirent quelques-uns, ils parlent de s’emparer de nos biens, ils veulent disposer de force de ce qui nous appartient, se servir chez nous comme s’ils étaient chez eux. Ces gens-là, c’est pas du monde !

— Que voulez-vous, mes amis ? C’est comme ça qu’ils font la guerre en Europe. Quand ils entrent en pays conquis, ils s’emparent de la personne des principaux citoyens comme ils ont fait de notre maire ; ce sera peut-être bientôt mon tour, à moi aussi, car les Prussiens ont un faible pour les curés. Ils appellent cela prendre des otages, Naturellement, ce procédé révolte les amis des otages, cause de l’agitation. Alors, sous le premier prétexte venu, un prétendu coup de fusil, une altercation quelconque, ils commencent par fusiller les cautions ; puis ils aban-

  1. Extrait presque textuel de la lettre pastorale de Son Em. le cardinal Mercier, 1er janvier 1915.