Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/161

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celui-là ? se demandaient les habitants les uns aux autres.

— C’est un officier venu de Québec qui veut voir nos fusils, répondit un jeune, sans la moindre intention de malice.

— Les fusils ?… Ah ! oui, les fusils ! firent plusieurs voix avec un curieux accent. Eh bien, allons les chercher.

Et là-dessus, une cinquantaine de ces joyeux garçons partaient en courant dans la grand’rue du village, où il se trouvait quelques-uns de ces établissements de commerce portant pour enseigne : « Magasin général », c’est à-dire munitionnés d’à peu près tout ce qui peut trouver acheteur à la campagne, depuis le « chapeau garni » jusqu’à la casserole de cuisine.

Le gros de la foule des paroissiens était resté sur la place, resserrant de plus en plus le cercle qui entourait le maire et l’officier, lesquels continuaient à parlementer.

La discussion s’échauffait, car le maire affectait de ne rien comprendre à ce que l’autre exigeait impérieusement de lui. Aller à Québec ?… Pourquoi faire ?… Il n’irait certaine-