Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/164

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Le curé, qui a entendu la fusillade, se précipite au-devant du groupe des francs-tireurs.

— Malheureux ! leur crie-t-il d’un ton de sévère reproche, pourquoi avez-vous fait cela ?

L’un d’eux, apparemment leur chef improvisé, lui répond sur le même ton :

— Et vous, m’sieu le Curé, pourquoi, ah ! pourquoi nous avez-vous parlé comme ça ?

L’abbé lève les yeux au ciel, mais reste muet.

Pendant que ces choses se passent, les femmes sont accourues elles aussi ; il y a là, entre les automobiles restées sur place, des blessés, des mourants, des morts peut-être ? Heureusement non ; personne n’a été tué du coup. Quelques-uns des dix Allemands qui sont tombés n’en valent guère mieux, il est vrai.

Avec l’aide des bonnes sœurs du couvent voisin, les villageoises leur donnent les premiers soins en attendant l’arrivée du médecin de l’endroit, qu’on est allé quérir en toute hâte. On les transporte avec précaution dans les plus proches maisons ; ceux qui n’ont pas perdu connaissance semblent ébahis d’être aussi bien traités.