Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/181

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prièrent de leur donner quelques notions élémentaires pour régler l’ordre de la marche et les évolutions d’ensemble qu’ils auraient à exécuter, car bien peu d’entre eux avaient fréquenté l’école militaire.

C’est ce qu’il fit volontiers, mais d’une voix de tonnerre, et, comme de leur côté ses élèves y mettaient un extrême bon vouloir, tout marchait assez bien pour un début, sauf quelques légers malentendus dans le genre de celui-ci.

L’un des gars persistant à se tromper de pied dans un mouvement de conversion, M. de Saint-Denis alla à lui :

— Crrebleu ! tonna-t-il, voyons… le pied drroit !

— J’en ai pas, répondit ingénument la recrue.

— Comment ! nom d’un nom ! vous avez toujours un pied gauche… Eh bien, l’au-trre, vous dis-je ?

— Ah ! m’commandant, fit l’autre subitement éclairé. Le pied droite… j’avais compris le pied-de-roi !

Bref, au bout d’une heure, la troupe des Faucheurs en savait assez long pour évoluer avec un