Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/196

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se montrait, l’officier commandant ordonna d’enfoncer la porte. Le paysan vint alors et demanda ce qu’on lui voulait. L’officier répondit qu’il n’était pas venu assez vite et qu’on allait le discipliner comme bien d’autres. On lui lia les mains derrière le dos, et on le fusilla sur-le-champ. Alors, une femme accourut portant un tout jeune enfant dans ses bras. À la vue de son mari mort, elle mit le petit sur le plancher et se jeta comme une lionne sur les Allemands, leur déchirant le visage avec ses ongles. L’un d’eux l’assomma d’un coup de crosse sur la tête. Un autre tira sa baïonnette, prit le temps de la fixer au bout de sa carabine et la plongea au travers du corps du bébé. Il porta alors son fusil à l’épaule avec la petite victime au bout ; le marmot ouvrit ses petits bras une ou deux fois, et ce fut tout. L’officier ordonna ensuite de mettre le feu à la maison, fit apporter de la paille sur laquelle furent jetés pêle-mêle les trois cadavres. Ceci se passait en présence de plusieurs habitants qu’on emmenait comme prisonniers. L’officier leur dit : « Je fais cela pour vous donner une leçon. Quand