Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/195

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les bras levés au-dessus de sa tête. Une heure plus tard, le témoin revit le curé encore dans la même position. Les soldats le forcèrent ensuite de marcher devant eux au milieu du village ; après quoi, le collant la face au mur d’une maison, cinq soldats le fusillèrent.

Toute une population, enfermée dans l’église de la paroisse à laquelle on finit par mettre le feu, y passa des heures d’angoisse indicible. Une femme fut prise de folie furieuse, plusieurs enfants moururent de peur, d’autres vinrent au monde prématurément.

Une femme avec un bébé dans les bras regardait passer les soldats ; l’un d’eux lui demanda à boire. Quand elle revint avec de l’eau, s’apercevant qu’ils traînaient avec eux un groupe de prisonniers, elle leur dit : « Au lieu de vous donner à boire, c’est des coups de fusil que vous mériteriez. » Le témoin de cette scène vit alors un des Allemands lever son revolver et d’un seul coup tuer la femme et l’enfant.

Sur le grand chemin qui va de Québec C…, un détachement allemand s’arrêta devant une pauvre maison de ferme, et, comme personne ne