Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le foyer paternel ; encore moins de faire des battues dans les bois à la recherche des récalcitrants.

Aux abords des bureaux de recrutement, on n’entendait plus que des conversations comme celles-ci :

— Vous savez ce que ces satanés d’Allemands viennent de faire dans les environs de Québec ?

— Oui, croyez-vous si c’est effrayant, des abominations comme ça ! C’est donc pas du monde humain que ces gens-là ! Des vrais sauvages ! Faut les écraser comme des vermines qu’ils sont.

Ou encore :

— Eh ben, Baptiste, diras-tu encore qu’il ne faut pas crier aïe ! aïe ! avant d’avoir le mal, et que les querêles des vieux pays ne nous conçarnent pas ?

— Non, vois-tu, j’ai été trompé par ces beaux parleurs qui faisaient des discours à la brasse pour nous prouver que c’était à l’Angleterre de défendre ses colonies. Mais je vois ben à l’heure qu’il est que c’est pas seulement à l’Angleterre et à la France que l’Allemagne en voulait, mais au monde entier. Quand ben même