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SIMILIA SIMILIBUS

ma vie… tout disparut à mes yeux pour faire place à des visions qui m’avaient fort obsédé dans ces derniers temps. J’avais lu à peu près tout ce qui s’est publié sur la guerre des titans du vingtième siècle. Cette bocherie et cette boucherie me sont naturellement revenues dans mon hypnose. Pendant ces vingt-quatre heures, j’ai vécu plus d’une semaine de grande tragédie.

Et il fit le récit des scènes dramatiques que le lecteur connaît déjà, et où il avait eu soin de se réserver le rôle de jeune premier. Il est possible que dans le prodigieux effort de mémoire qu’il lui fallut faire pour donner une forme aux hallucinations fugitives du rêve, il ait quelque peu enjolivé les choses. Il se peut aussi qu’à force d’être répétée de bouche en bouche avant d’être écrite et imprimée, chacun y mettant du sien, l’histoire y ait tant soit peu gagné en longueur. Dans tous les cas, après que Paul eut fini de parler, l’un des invités ne put s’empêcher de dire :

— Savez-vous que voilà de quoi faire un beau livre ?