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ÉPILOGUE

You bet, fit Smythe, sans compter une bonne leçon de choses pour les Canadiens.

— Oh ! oui, soupira la mariée. Si cela pouvait nous tirer de notre léthargie ! Il y a encore tant d’indifférents qui s’imaginent supprimer les fléaux en se bouchant les yeux et les oreilles, en se renfermant dans leur étroit égoïsme ! Qu’est-ce que cela nous fait, ont-ils l’air de dire, que des millions de nos semblables souffrent ? Qu’ils s’arrangent ! Chacun pour soi… Quand je vois notre petit monde continuer à s’amuser comme si de rien n’était, courir les spectacles et les danses… les femmes plus que jamais préoccupées de leurs plaisirs et de leurs toilettes… et toute cette fureur d’autos, de jupes à mi-jambe… je me dis qu’il faut être curieusement bâti pour ne songer qu’à jouir dans des temps pareils… « Brillante affaire », lit-on dans les gazettes à la suite de telle ou telle bataille. Comme ça reluit sur le papier ! Mais la réalité ? Pour moi, ce qu’il y a de brillant là-dedans, c’est le sang qui coule à flots, ce sont les larmes des mères et des épouses privées de leurs soutiens,