Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
UN TOURNOI

turnes s’étaient emparés sans péril et sans gloire, attendu que les quelques survivants de la garnison s’étaient beaucoup plus préoccupés de retirer des décombres leurs malheureux camarades enterrés vivants que de prolonger une défense d’ailleurs humainement impossible.

Tout ce qui portait khaki, officiers ou subalternes en vie, avait donc été coffré, et la ville, au moins pour un temps, était bel et bien aux mains des Allemands.

Le bombardement, savamment repéré, avait eu l’intelligence de commencer par disposer sommairement des grands quartiers de commandement, écrasant sous des ruines fumantes à peu près tout le personnel supérieur, de sorte que ceux de la petite garnison qui avaient échappé au désastre s’étaient trouvés dès le début sans chefs et sans direction.

Quant aux bataillons de ville, Milice Volontaire et Garde Civique, la destruction des arsenaux et magasins militaires les réduisait du coup à l’impuissance.

Le gros des deux mille hommes qui composaient le corps d’invasion, et qui à vrai dire