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SIMILIA SIMILIBUS

n’avaient eu qu’à pénétrer dans la place démantelée en chantant Deutschland über alles, s’était, après sa facile victoire, installé tant bien que mal pour la nuit dans ce qui restait debout des casemates, ou avait couché à la belle étoile.

Quant à l’état-major, déjà, comme on l’a vu précédemment, inscrit pour un bon nombre au grand hôtel sous de faux noms de voyageurs, il n’avait pas eu à déménager ses quartiers généraux ; il s’était tout bonnement, par droit de conquête, emparé de tout un pavillon du vaste établissement, où d’heure en heure des courriers apportaient les rapports des différents postes ou venaient prendre les nouveaux ordres.

Jusqu’ici, les rapports reçus étaient d’une monotonie désespérante : tout était paisible en ville, toutes les issues indiquées sur les plans secrets de l’état-major, ponts, embarcadères, gares, chemins de voiture, étaient gardées à vue ; le maire et les principaux échevins confinés dans leurs maisons cernées de toutes parts.

Dans cette procession de commissionnaires affairés qui passaient et repassaient dans les corridors du Château, on en remarquait qui ne