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UN TOURNOI

qu’à en craquer, semble poser pour la reproduction du portrait tracé au siècle dernier par Henrich Heine, ce merveilleux poète, allemand de cœur et de naissance, mais non prussien, lorsqu’il écrivait :

« Toujours aussi raides, aussi guindés, aussi étriqués qu’autrefois et droits comme un I, on dirait qu’ils ont avalé le bâton de caporal dont on les rossait jadis. L’instrument de la schlague n’est pas entièrement disparu chez les Prussiens ; ils le portent maintenant à l’intérieur. »

Cette petite parade, ce commencement de cavalcade, n’étaient pas là pour rien.

Ce qu’il y avait dans l’air, disons-le tout de suite. Le « Général Commandant des troupes à Québec », comme il s’intitulait pompeusement lui-même, avait décidé dans sa sagesse d’aller rendre visite à l’Exécutif provincial.

Il aurait pu tout simplement sommer les membres de ce corps supérieur de venir eux-mêmes se mettre à la disposition des autorités militaires, comme il avait déjà fait pour les chefs du conseil municipal, qu’il avait tout de même séquestrés dans leurs maisons pour s’assurer de leurs personnes. Il lui sembla plus