Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
UN TOURNOI

Benborough-Goelinger, puisque celui-ci s’engageait dans une lutte où il aurait à manier sa langue au lieu de l’épée suspendue à son côté.

La partie débutait mal pour lui. Il s’était attendu à avoir affaire à la tête même de l’Exécutif. Général contre Gouverneur, à la bonne heure ; voilà qui eût été traiter d’égal à égal. Il y aurait eu libre échange d’Excellences, donnant donnant.

Au lieu de cela, on le mettait en présence d’un simple chef de ministère, qu’il ne savait trop en quels termes interpeller sans manquer au protocole. Pour un homme comme lui habitué à l’étiquette chatouilleuse de l’absolutisme, une pareille situation était une dérogeance à son rang. Sa vanité souffrit cruellement de cette infraction au code des préséances. Ce fut sa deuxième déception ; ce ne devait pas être la dernière.

Le premier ministre, dont l’accueil fut courtois et surtout très digne, expliqua l’absence du gouverneur, qu’un appel imprévu avait mandé tout récemment au siège du gouvernement central à Ottawa. Cette information, donnée sur le ton le plus calme comme une nouvelle banale et sans