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LES SÉRIES.


Sex hydriæ, etc.
Unus est Deus, etc.

— Dic mihi quid octo ?

— Octo beatitudines ;
Septem sacramenta, etc.
Unus est Deus, etc.

— Dic mihi quid novem ?

— Novem angelorum chori ;
Octo beatitudines, etc.
Unus est Deus, etc.

— Dic mihi quid decem ?

— Decem mandata Dei ;
Novem angelorum chori, etc.
Unus est Deus, etc.

— Dic mihi quid undecim ?

— Undecim Stellæ
A Josepho visæ ;
Decem mandata Dei, etc.
Unus est Deus, etc.

— Dic mihi quid duodecim ?

— Duodecim aposloli[1] ;
Undecim stellæ
A Josepho visæ ;
Decem mandata Dei,
Novem angelorum chori,
Etc., etc., etc.
Unus est Deus
Qui regnat in cœlis.

La grande idée de l’unité divine est placée au début de la pièce chrétienne, et, revient à la fin de chaque strophe, jusqu’à la douzième, de même que le sombre dogme de la nécessité unique, de la douleur et de la mort, est ramené dans l’hymne païenne, comme origine et terme de toutes choses. Entre ces deux enseignements il y a l’immensité ; le christianisme et le paganisme, la civilisation et la barbarie sont en présence, le Druide expose ses doctrines, et l’apôtre les combat ; la jeune génération qui les écoute appartiendra au vainqueur. La lutte ayant cessé au sixième siècle, et les Armoricains étant presque tous devenus chrétiens à la fin de cette époque, comme l’histoire l’atteste[2], le monument païen qui nous occupe remonte à une date plus ancienne. Au moins la leçon du Druide à son disciple a-t-elle été donnée dans un temps où l’ordre avait encore des écoles en Armorique, et probablement par quelque prêtre de Belen, d’une de ces familles de Druides armoricains dont parle Ausone. La différence qu’il fait entre les ministres du culte bélénique et les Druides proprement dits, est précisément ce qui me

  1. Duodecim articuli fidei. (Guéguen.)
  2. Procope, Ap. Scriptores rerum Gallicar., t. II, p. 51. Cf. Vita Meluni, ad finem, vi sæcul scripta. Bolland., t. 1, no 15, p. 4.