— Je ne vous épouserai point, car je suis marié depuis un an ; Je ne sécherai point sur pied, ni ne mourrai dans trois jours ;
Dans trois jours je ne mourrai point, mais quand il plaira au bon Dieu ;
Mais j’aimerais mieux mourir à l’instant que d’épouser une Korrigan !
— Ma bonne mère, si vous m’aimez, faites-moi mon lit, s’il n’est pas fait ;
Je me sens bien malade.
Ne dites mot à mon épouse ; dans trois jours je serai mis en terre :
Une Korrigan m’a jeté un sort. —
Et, trois jours après, la jeune femme demandait
— Dites-moi, ma belle-mère, pourquoi les cloches sonnent-elles ?
Pourquoi les prêtres chantent-ils en bas, vêtus de blanc.
— Un pauvre malheureux que nous avions logé est mort cette nuit.
— Ma belle-mère, dites-moi : mon seigneur Nann, où est-il allé ?
— Il est allé à la ville, ma fille; dans peu de temps il viendra vous voir.