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CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.

Et à sa place on avait mis ce monstre ; dont la face est aussi rousse que celle d’un crapaud, qui égratigne, qui mord sans dire mot ;

Et toujours demande à teter, et a sept ans passés, et n’est pas encore sevré.

— Vierge Marie, sur votre trône de neige, avec votre fils entre vos bras, vous êtes dans la joie, moi dans la tristesse.

Votre saint enfant, vous l’avez gardé ; moi, j’ai perdu le mien. Pitié pour moi, mère de la Pitié !

— Ma fille, ma fille, ne vous affligez pas ; votre Loïk n’est pas perdu ; votre cher Loïk sera retrouvé.

Qui feint de préparer le repas dans une coque d’œuf pour dix laboureurs d’une maison, force le nain à parler.

Quand il a parlé, fouettez-le, fouettez-le bien ; quand il a été bien fouetté, il crie ; quand il a été entendu, il est enlevé promptement.

— Que faites-vous là, ma mère ? disait le nain avec étonnement ; que faites-vous là, ma mère ?

— Ce que je fais ici, mon fils ? Je prépare à dîner dans une coque d’œuf pour dix laboureurs de ma maison.

— Pour dix, chère mère, dans une coque d’œufs !
J’ai vu l’œuf avant de voir la poule blanche ; j’ai vu le gland avant de voir l’arbre.