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iv
PRÉFACE.


Plus tard elle le sollicita, mais ce n’était plus pour elle-même.

Telle a été l’origine en quelque sorte domestique, j’oserais dire presque pieuse, de la présente collection dont j’ai trouvé les plus belles pièces écrites vers les premières années du siècle sur des feuilles du cahier de recettes où ma mère puisait sa science médicale.

Pour rendre le recueil à la fois plus complet et digne d’un intérêt vraiment littéraire et philosophique, aucun soin n’a été épargné. J’ai parcouru en tous sens, pendant bien des années, les parties de la Basse-Bretagne les plus riches en vieux souvenirs, passant de Cornouaille en Léon, de Tréguier en Goélo et en Vannes, assistant aux assemblées populaires comme aux réunions privées, aux pardons, aux foires, aux noces, aux grandes journées agricoles, aux fêtes du lin ou liniéries, aux veillées, aux fieleries ; recherchant de préférence les mendiants, les pillaouer ou chiffonniers ambulants, les tisserands, les meuniers, les tailleurs, les sabotiers, toute la population nomade et chanteuse du pays ; interrogeant les vieilles femmes, les nourrices, les jeunes filles et les vieillards, surtout ceux des montagnes, qui avaient fait partie des bandes armées du dernier siècle, et dont la mémoire, quand elle consent à s’ouvrir, est le répertoire national le plus riche qu’on puisse consulter. Les enfants même, dans leurs jeux, m’ont quelquefois révélé des trésors. Le degré d’intelligence de ces personnes variait souvent mais ce que je