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MERLIN.

Chercher ma harpe et mon anneau, que j’ai perdus tous deux.
— Merlin, Merlin, ne vous chagrinez pas ; votre harpe n’est pas perdue ;
Votre harpe n’est pas perdue, ni votre anneau d’or non plus.
Entrez, Merlin, entrez ; venez manger un morceau avec moi.
— Je ne cesserai de marcher, et je ne mangerai morceau.
Je ne mangerai morceau de ma vie, que je n’aie retrouvé ma harpe.
— Merlin, Merlin, obéissez-moi ; votre harpe sera retrouvée. —
Elle le pria tant, qu’il entra.
Quand arriva, sur le soir, le jeune fils de la vieille femme ; et le voilà dans la maison,
Et le voilà qui tressaille d’épouvante en jetant les yeux sur le foyer ;
En y voyant le barde Merlin assis, la tête penchée sur sa poitrine.
Voyant Merlin sur le foyer, il ne savait où fuir.
— Taisez-vous, mon enfant, ne vous effrayez pas ; il dort d’un profond sommeil ;