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XVII


LE RETOUR D’ANGLETERRE
— DIALECTE DE CORNOUAILLE —




ARGUMENT

Ce chant étant une épisode de la conquête de l’Angleterre par les Normands, nous ne saurions mieux faire que d’emprunter nos prolégomènes à l’ouvrage d’Augustin Thierry, qui lui a donné place dans ses pièces justificatives.

« Guillaume, dit le grand peintre que nous venons de nommer, fit publier son ban de guerre (1066). Il offrit une forte solde et le pillage de l’Angleterre à tout homme robuste et de haute taille qui voudrait le servir de la lance, de l’épée ou de l’arbalète. Il en vint une multitude, par toutes les routes, de loin et de près, du nord et du midi. Il en vint du Maine et de l’Anjou, du Poitou et de la Bretagne, de la France et de la Flandre, de l’Aquitaine et de la Bourgogne, du Piémont et des bords du Rhin. Tous les aventuriers de profession, tous les enfants perdus de l’Europe occidentale accoururent à grandes journées.

« Le comtes Eudes de Bretagne envoya à Guillaume ses deux fils pour le servir contre les Anglais. Ces deux jeunes gens, appelés Brian et Alain[1], vinrent au rendez-vous des troupes normandes, accompagnés d’un corps de chevaliers de leur pays[2]. »

Parmi ces auxiliaires du duc de Normandie se trouvait un jeune Breton dont nos poètes populaires nous ont conservé la touchante histoire.


Entre la paroisse de Pouldergat et la paroisse de Plouaré[3], il y a de jeunes gentilshommes qui lèvent une armée pour al-


  1. Alain, fils d’Hedwije, à laquelle le chant qu’on va lire donne le nom de Duchesse.
  2. T. I, liv. iii, p. 323 et 328 (5e édition).
  3. Dans la baie de Douarnenez, à quatre lieues de Quimper, en Cornouaille.