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L’ÉPOUSE DU CROISÉ.

—S’il avait des cheveux blonds comme moi, regardez bien, ma fille, serait-ce point moi-même ? — Oui, je suis votre dame, votre amie, votre épouse ; oui, c’est moi qui m’appelle la dame du Faouët.

— Laissez là ces troupeaux, que nous nous rendions au manoir ; j’ai hâte d’arriver.

— Bonheur à vous, mon frère, bonheur à vous ; comment va mon épouse, que j’avais laissée ici ?

— Toujours vaillant et beau ! Asseyez-vous, mon frère. Elle est allée à Quimperlé avec les dames ; elle est allée à Quimperlé, où il y a une noce. Quand elle reviendra, vous la trouverez ici.

— Tu mens ! car tu l’as envoyée comme une mendiante garder les troupeaux ; tu mens par tes deux yeux ! car elle est derrière la porte, elle est là qui sanglote ! Va-t’en cacher ta honte ! va-t’en, frère maudit ! Ton cœur

est plein de mal et d’infamie ! Si ce n’était ici la maison de ma mère, si ce n’était ici la maison de mon père, je rougirais mon épée de ton sang ! —