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CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.

Une petite fontaine claire y coulait ; des âmes y buvant, revenaient à la vie ;

La mère de Gwennola était avec elles, et ses deux sœurs aussi.

Ce n’était là que plaisirs, chansons et cris de joie.


VI


Le lendemain matin, au lever du soleil, des jeunes filles portaient le corps sans tache de la petite Gwennola, de l’église blanche à la tombe.




NOTES


Comme on se le rappelle, la ballade allemande finit à la manière des histoires de l’Hilden-Buch, par une catastrophe qui engloutit les deux héros ; il en est de même de la ballade grecque publiée par Fauriel.

Nous avons vu que les anciens Bretons reconnaissaient plusieurs cercles d’existence par lesquels passaient les âmes, et que Procope place l’Elysée druidique au delà de l’Océan, dans une des îles Britanniques qu’il ne nomme pas. Les traditions galloises sont plus précises ; elles désignent expressément cette île sous le nom d’île d’Avalon ou des Pommes.

C’est le séjour des héros ; Arthur, blessé mortellement à la bataille de Camlann, y est conduit par les bardes Merlin et Taliésin, guidés par Barinte, le nautonier sans pair[1]. L’auteur français du roman de Guillaume au court nez y fait transporter par les fées son héros Rencard, avec les héros bretons.

Un des lais armoricains de Marie de France y conduit de même le da-


  1. Vita Merlini Caledoniensis, p. 57.