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LA BATAILLE DES TRENTE.

— Dis-moi, dis-moi, mon écuyer, combien en reste-t-il encore ?

— Seigneur, je vais vous le dire : un, deux, trois, quatre, cinq, six.

— Ceux-ci auront la vie sauve, mais ils payeront cent sous d’or, cent sous d’or brillant chacun, pour les charges de ce pays.

VI

Il n’eût pas été l’ami des Bretons, celui qui n’eût point applaudi dans la ville de Josselin, en voyant revenir les nôtres, des fleurs de genêts à leurs casques ;

Il n’eût pas été l’ami des Bretons, ni des saints de Bretagne non plus, celui qui n’eût pas béni saint Kado, patron des guerriers du pays ;

Celui qui n’eût point admiré, qui n’eût point applaudi, qui n’eût point béni, et qui n’eût point chanté :

« Au paradis comme sur terre, saint Kado n’a pas son pareil ! »


NOTES

On peut lire dans Froissart (t. III, p. 54) une narration remarquable de ce fait d’armes célèbre. Les combattants, dit-il, « se maintinrent d’une part et d’autre aussi bien que tous fussent Rolands et Oliviers, » et il ajoute : « Depuis, je vis seoir à la table du roi Charles de France un chevalier breton qui été y avoit, messire Yvain Charnel ; mais il avoit le