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VI
PRÉFACE.

saurait trop recueillir de versions. Tel morceau qui parait complet au premier abord, est reconnu tronqué lorsqu’on Ta entendu chanter plusieurs fois, ou présente des altérations évidentes de style et de rhythme dont on ne s’était pas douté. Les versions d’un même chant s’éclairant l’une par l’autre, l’éditeur n’a donc rien à corriger, rien à suppléer, et doit suivre avec une rigoureuse exactitude la plus répandue. La seule licence qu’il puisse se permettre est de substituer à certaines expressions vicieuses, à certaines strophes moins poétiques, les stances, les vers ou les mots correspondants des autres leçons. Telle a été la méthode de Walter Scott : je ne pouvais suivre un meilleur guide.

Le classement que j’ai adopté pour les textes n’est autre que celui des chanteurs eux-mêmes : ils ne connaissent plus guère que trois espèces de cantilènes : des chants mythologiques, héroïques, historiques, et des ballades, qu’ils appellent généralement du nom de gwers, et dont ils qualifiaient autrefois quelques-uns de lais ; des chants de fête et d’amour qu’ils nomment quelquefois kentel et le plus souvent sôn ou zôn ; enfin des légendes et des chants religieux.

Les pièces de chaque catégorie ont été rangées, les unes par ordre d’idées, les autres par ordre chronologique. Si elles contenaient un plus grand nombre d’idées et de souvenirs du passé, elles justifieraient le titre du recueil, qui sérail véritablement alors le Barzaz Breiz, ou l’Histoire poétique de la Bretagne.