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L’ENFANT SUPPOSÉ.


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ARGUMENT.


La tradition mentionnée dans ce chant, relatif encore aux fées, est une des plus populaires de la Bretagne. C’est, le plus souvent, un récit en prose mêlé de couplets, forme qui nous a semblé accuser une modification postérieure. Nous avons donc cru devoir rechercher s’il n’existait sur le même thème aucune œuvre complètement en vers, et nous avons été assez heureux pour découvrir le précieux fragment qu’on va lire.

Une mère perd son fils ; les fées l’ont dérobé en lui substituant un nain hideux. Ce nain passe pour muet, et il se garde bien, en parlant, de démentir cette opinion, car il trahirait sa voix qui est cassée comme celle des vieillards. Cependant il faut que la mère l’y contraigne pour ravoir son enfant. Elle feint donc de préparer à dîner dans une coque d’œuf pour dix laboureurs ; le nain étonné se récrie ; la jeune femme le fouette impitoyablement ; la fée l’entend ; elle accourt pour le délivrer, et l’enfant qu’elle a dérobé est rendu à sa mère.