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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Le chanoine Mureau assure que ce fut à l’île Tristan que La Fontenelle emmena l’héritière de Coadélan, après l’avoir enlevée. Le poëte la fait conduire à Saint-Malo, en un couvent de religieuses. Plusieurs raisons nous feraient préférer le témoignage du poète. La ville de Saint-Malo avait d’elle-même ouvert ses portes aux ligueurs, et tenait encore pour eux à l’époque de l’enlèvement de l’héritière. Plus tard, elle les abandonna, se révolta contre son gouverneur qu’elle soupçonnait de rapports secrets avec les royalistes, et se donna un gouvernement libre.

Il est permis de croire, avec le poëte populaire, que Marie de Coadélan finit par s’attacher à un homme qui l’avait enlevée par force ; car M. le comte de Kergariou possède un acte passé, le 17 février 1602, en son nom et en celui du sieur de Fontenelle. Après qu’inculpé dans la conspiration de Biron, il eut été roué vif, malgré sa qualité de gentilhomme, moins pour ce nouveau crime que pour ses déportements antérieurs, Marie ne rougit pas de se montrer comme sa veuve, pour renoncer à la communauté. Rien n’empêche de penser encore qu’elle ait demandé la grâce de son mari, ou même qu’elle soit morte de chagrin, comme l’auteur paraît le donner à entendre, car, dès 1603, elle n’existait plus.