Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/233

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Après tout cela, le laboureur sera accusé, il sera grugé par les hommes de loi, dépouillé de son peu de bien ; et, en voyant piller sa fortune, il n’a rien à dire.

Et s’il vient à compter quelquefois son argent, l’argent qu’il a amassé avec tant de peine, les hommes de la ville rient et le huent, et, si on peut, on le lui prend, en lui riant au nez.

Enfin, quelque part qu’il aille, on dit du mal du laboureur ; bien des gens le méprisent ; et pourtant, si l’on voulait bien y réfléchir : c’est le bras du laboureur qui fait vivre le monde entier.

Telle est notre vie, hélas ! notre dure vie ; notre sort est misérable, notre étoile funeste, notre état bien pénible ; repos ni jour ni nuit ! mais prenons-le en patience pour mériter le paradis.


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