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On aura remarqué le rôle que joue le poëte populaire dans la cérémonie nuptiale ; nous avons vu que les anciens bardes figuraient dans les mariages : c’était sans doute un des attributs de leur caractère sacerdotal ; les lois galloises leur donnent une part double dans les présents de noces. Au quatorzième siècle, ils bénissaient encore des unions qui passaient pour légitimes. Daviz ab Gwylim nous apprend qu’il fut marié par son ami le barde Madok Penvraz. Ces usages sont maintenant tombés en désuétude chez les Gallois ; la cérémonie principale, la lutte poétique des bardes, y avait encore lieu, il y a cent ans. Au moment où la suite du fiancé arrivait au galop à la demeure de la future, dans l’intention de l’enlever, les gens de la maison se hâtaient de fermer la porte ; alors un barde, se détachant du cortège, improvisait un chant auquel répondait un autre barde du logis, qui ne tardait pas à être vaincu, et à voir le seuil de la demeure forcé par la puissance des vers de son antagoniste[1].

On chante, aux repas de noces, une chanson très en vogue, que nous avons retenue.

  1. Cambrian register, III. p. 59.