Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Hélas ! les Bretons sont pleins de tristesse !


« Loin de leur patrie, disent MM. Benoiston de Chateauneuf et Villermé, dans un écrit aussi impartial que judicieux et intéressant sur la Bretagne, loin de leur patrie les Bretons n’existent qu’à moitié. Souvent ils meurent du regret de ne plus la voir. Ou raconte que l’ancienne compagnie des Indes, frappée des pertes nombreuses qu’éprouvaient les équipages de ses vaisseaux presque tous composées de matelots nés en Bretagne, et qui, transportés sur les bords du Gange, y pleuraient la patrie absente et mouraient de douleur, prit le parti d’embarquer sur chacun de ses navires un joueur de biniou. Le son de cet instrument chéri du Breton, en lui rendant les airs et les danses de son pays, adoucissait la longueur de son exil, et diminuait l’amertume de ses regrets[1]. »

  1. Rapport d’un voyage fait dans les cinq départements de la Bretagne, en 1840 et en 1841, par MM. Benoiston de Châteauneuf et Villermé, membres de l’Académie des sciences morales et politiques.