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JOURNAL

tions de soldats anglais, je suis arrivée à l’atelier si dérangée, qu’il m’a fallu gratter ma peinture et m’en aller.

Jusqu’à samedi j’aurai le temps de faire un profil de Dina, qui est embellie autant que je suis devenue laide. Mercredi 46 juillet.

lasse ; on dit que la fièvre typhoïde commence comme cela.

Je suis extraordinairement J’ai fait de mauvais rėves. Si j’allais mourir ? Et je suis tout étonnée de n’étre pas effrayée de mourir. S’il y a une autre vie, elle sera certainement meilleure que celle que j’use ici-bas. Et s’il n’y a rien aprés la mort ?… Il y a d’autant plus lieu de ne rien craindre et de désirer voir finirdes ennuis sans éclat el des tourments sans gloire. Il faut que je fasse mon testament. Je commence à travailler à huit heures du matin, et vers cinq heures je suis si fatiguée que ma soirée est perdue ; pourtant il faut que j’écrive mon testament. Lundi 21 juillet.

d’été, il fait de plus en plus froid. Le modèle de cette semaine, pour toute la journée, Nous n’avons décidément pas est une femme rousse d’une beauté étonnante. Des formes sculpturales et une couleur comme je n’en ai jamais vu. Elle ne restera paslongtemps modèle, aussi nous en profitons avec rage. Dimanche 3 août. — Mon chien Coco II a disparu. C’est arrivé pendant que nous étions au Je fus surprise de ne pas le voir se précipiter à mon arrivée et j’allai voir chez les autres ; alors on me dit qu’il était perdu. Ça vous est égal, mais moi qui aimais cette pauvre créature énormément, qui l’avais baptisée théâtre.