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JOURNAL

Et le maitre, s’installant au milieu de nous, se mit à causer… ce qu’il fait rarement et ce qu’on apprécie beaucoup.

Après sa visite chez nous, ce pauvre Robert-Fleury a causé avec ce bon Julian. Or, je voulais savoir encore quelque chose, ne m’attendant qu’à des choses flatteuses.

J’allai donc trouver le mailre comme il venait corriger le dessin d’une adorable petite blonde qui commence dans le salon supplémentaire. Monsieur Julian… dites-moi ce que M. RobertFleury vous a dit de moi… Je sais, je sais que je ne sais rien, mais il a pu juger… un peu, comment je commence, et si…..

Si vous saviez ce qu’il m’a dit de vous, mademoiselle, vous rougiriez un peu… — — Allez toujours, monsieur, je vais tâcher d’écouter sans trop…

— Il m’a dit que c’était très intelligemment fait, que…

Il ne voulait pas croire que je n’avais jamais dessiné.

— Mon Dieu, non. Et en me parlant il était encore un peu incrédule, de sorte que j’ai dû lui dire comment vous m’aviez fait la tête d’Archangelo, que je vous avais fait recommencer… Vous vous souvenez, c’était tout comme ça… comme de quelqu’un qui ne sait rien, enfin. Oui, monsieur.

Et nous rions. Ah ! e’est si amusant ! Maintenant que les surprises, les étonnements, les encouragements, les incrédulités, toutes ces choses ravissantes pour moi sont passées, maiņtenant va ccmmencer le travail. Madame D… a diné chez nous. J’ai été calme, réser-