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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

convenables, et nous commencions juste à ne plus nous gêner. Enfin, tout n’aurait pas été trop mal, si on n’avait pas rencontré le landau avec ma famille qui se mil à nous suivre.

Je faisais signe au cocher de ne pas devancer, on me voyait et je le savais, mais je ne me souciais pas de leur parler devant mes artistes. J’avais ma calotte sur la tête, j’avais un air échevelé et gêné. Naturellement, ma famille était furieuse, et surtout vexée.

J’étais terriblement embêtée. Bref… une chose ennuyeuse. Mercredi 24 octobre. — Pour le soir, nous avons une jeune femme, pas mal faite. M. Robert-Fleury est venu hier soir et a dit que j’avais tort de manquer la séance, puisque j’élais une des plus travailleuses. Bref, M. Julian m’a transmis cela d’une façon assez flatteuse. C’est déjà très flatteur que mon absence soit remarquée par un professeur comme Robert-Fleury. Enfin ! quand je pense que j’aurais pu travailler depuis quatre ans, au moins, au moins !… et j’y pense toujours.

Samedi 27 octobre. — J’ai eu beaucoup de compliments, comme on dit à l’atelier. M. Robert-Fleury m’a exprimé un étonnement satisfait, m’a dit que je faisais des progrès surprenants et que bien véritablement j’avais des dispositions extraordinaires. Il

y en a bien, qui ayant si peu dessiné, n’en font pas autant. Ce dessin est très bien, entendons-nous, très bien pour vous. Je vous conseille de travailler ;