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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

est un imposteur, un menteur, une horreur. Elle le méprise,

Hier, elle et Breslau, songeant à mon inquiétude (je déjeunais), voulaient me rapporter Pincio de suite, mais l’Espagnole et d’autres se sont mises à crier qu’on se faisait mes servantes parce que j’étais riche. Je l’ai beaucoup questionnée sur ce que l’on pensait de moi à l’atelier.

— On vous aimerait beaucoup, si vous aviez moins de talent — « et puis » — on ne fait que vous discuter quand vous n’êles pas là. Ce sera donc partout la même chose, je ne pourrai donc jamais passer inaperçue ou comme les autres ! C’est flatteur et triste. L’Espagnole est une fille de vingt-cinq ans qui s’en donne vingt-deux, qui a une passion pour la peinture et pas de talent. Avec ca excellente, serviable envers tous jusqu’à l’impossible. On dirait qu’elle est payée pour servir tout le monde et soigner l’atelier. Elle tremble quand Robert-Fleury ou Julian font attention à quelque élève… Elle est jalouse même de moi, qui ai à peine commencé et qui ne sais pas autant qu’elle, pour sår, mais qui malheureusement ai quelques dispositions. Samedi 3 novembre. —— M. Robert-Fleury avait déjà corrigé tout le monde quand je suis arrivée. Je lui ai présenté mes dessins et me suis cachée derrière ou sous son tabouret comme d’habitude. Eh bien, j’ai été forcée d’en sortir, tant il m’a dit de choses agréables. —

C’est encorenaifdans les contours, sans doute, mais c’est étonnant de souplesse et de vérité. Ce mouvementlà est vraiment très bien. Maintenant, sans doute, vous manquez d’expérience, mais vous avez tout ce qui ne