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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

« A M. Julian, l’atelier des dames du passage Panorama. » Villevieille revient exprès à trois heures pour féliciter le maître ; il monte avec son ruban et j’ai le plaisir de voir pour la première fois de ma vie un homme absolument heureux. Il l’avoue lui-même : « Il y a peut-êtrc des gens qui ont envie de quelque chose ; moi, à l’heure qu’il est, je ne désire plus rien au monde ! » Puis nous descendons, Villevieille et moi, dans l’atelier du directeur décoré, voir la corbeille ; joie, félicitations et mème un peu d’attendrissement. Il nous parle de sa vieille mère, à laquelle il craint de donner un coup en lui annonçant brusquement la nouvelle. Puis un vieil oncle qui en pleurerait comme un enfant. Songez donc, c’est un village là-bas ! Vous voyez l’effet !… Un pauvre petit paysan, parti de là-bas sans rien,… chevalier de la Légion d’honneur ! Il a été très gentil en parlant de sa famille, le père Julian ; ici aussi c’est une fête de famille. Sous le coup de l’émotion, les élèves les moins sympalhiques parlaient d’offrir un bronze, un souvenir, que sais-je ? Puis arrivaient d’autres élèves, ma tante, glise, etc. — Il est ravi de nos fleurs et du noœud. Enfin, cela dure jusqu’à cinq heures et demie. Blague à part, cela donne un tout autre cachet à la boutique. Et puisq :’il est si heureux que ça, le père Rodolphe, ça va le rendre bon. NeuvéVoici

une lettre de maman, Dimanche 13 février.

très tendre : —

27 janvier. Karkoff, Grand-Hôtel. v Mon ange adoré, l’enfant chérie Moussia, si tu « savais comme je suis malheureuse sans toi ; surtout M. B. — II.

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