digne d’étre désiré, quelque chose que je voudrais pour moi en peinture. Après avoir regardé ça, tout parait mesquin, sec et sale
Samedi 12 février. — J’avais fait mettre mon tableau en perspective et voilà que cela me changeait tout, je ne devais plus voir ce que je voyais, mais il fallait me supposer à six mètres de là ; de sorte que mes yeux voyaient l’échelle derrière la tête de Mle de Villevieille et la perspective m’ordonnait de la voir beaucoup plus à gauche. Je ne comprends pas comment on peut faire ce qu’on ne voit pas. Du reste, quand on dessine juste, on ne doit pas faire de faute de perspective ; il faut des perspecteurs quand il s’agit de faire un temple, une colonnade, des machines de ce genre ; mais un simple atelier avec des femmes ! J’ai perdu quatre ou cinq jours avec tout cela ; enfin vient Tony et il me donne raison. Usez de la perspective, si cela rentre dans vos arrangements ; mais si ça dérange la composition, flûte ! Il est avec elle des accommodements. Du reste, comment peut-on faire une chose fausse, en faisant exactement ce que l’on voit ?
Tony persiste à être très content et me dit de peindre. Je suis ravie.
A midi, la bonne arrive en courant, le visage congestionné. M. Julian est décoré, joie générale, cela pose la maison ; nous triomphons et courons, A…, Neuvéglise et moi, commander une splendide corbeille de fleurs avec un gros neud rouge, chez Vaillant-Roseau. Vaillant-Roseau n’est pas un fleuriste ordinaire, c’est un artiste raffiné ; 450 francs, ce n’est pas trop. Nous y mettons une carte ainsi conçue :