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JOURNAL

Il n’a été question que de validations. Mais les validations ont produit des incidents, de sorte que la séance a été intéressante.

Il ne faut pas aller souvent à la Chambre, cela pourrait me détacher de l’atelier ; on s’intéresse et on ya, on va, chaque jour c’est une page nouvelle d’un même livre. Je pourrais me passionner pour la politique à en perdre le sommeil… Mais ma politique est là-bas, rue Vivienne, c’est par là que j’arriverai à aller à la Chambre autrement qu’à présent. Un an et demi ; mais ce n’est rien !

Tant de bonheur me fait peur. Un an et demi pour des portraits, mais dđes tableaux

?… Mettons deux ou trois ans… Nous verrons.

J’étais jolie, mais vers huit heures, très fatiguée, ce qui ne m’empêcha pas d’aller dessiner au moins pour une heure.

Samedi 10 novembre. M. Robert-Fleury était mal disposé, fatigué, il a à peine corrigé la moitié de nos dessins. Personne n’a eu de compliments, moi non plus. J’en suis un peu étonnée, Julian trouvait bien ce que j’ai fait. Oui, mais moi j’en étais en moi-même mécontente. Je suis chagrinée. Ensuite nous avons fait des croquis, un d’eux un peu en caricature a eu du succès, Julian me l’a fait signer et l’a mis dans son album. Comme les choses désagréables frappent plus que les bonnes !

Depuis un mois, sauf une fois, il y a quinze jours de cela : ce matin on me gronde et je ne me souviens que de ce matin, mais c’est en tout et toujours ainsi. Mille personnes applaudissent, un seul chute ou siffle et on l’entend plus que les mille. en’entends

que des

encouragements,