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JOURNAL

je verrai les musées, ferai quelques copies, et peutêtre trouverai-je un tableau à faire, dans tous les cas des études. Oui, passer un mois ou six semaines presque sans bagages, inconnue, tranquille. Dimanche 18 septembre. batiste ou de laine blanche sans garniture, mais faites à ravir, très fraîches et très pimpantes. Des souliers de toile achetés ici, mais jolis, et des chapeaux blancs, jeunes, des chapeaux de femme heureuse. Cela forme un ensemble très remarqué. Et dansl’état d’esprit oùje me trouve, c’est tout bonnement désespérant. Maman et ma tante ne sont ni en train, ni gaies. Enfin, c’est tout le contraire d’un voyage d’agrément sur une plage élégante. Je ne puis pourtant pas me résigner à rester enfermée à Paris, car je n’irai jamais que dans le vrai grand monde. Et le silence et la solitude de l’atelier, c’est encore ce qu’il y a de plus heureux. J’ai de petites robes de Mardi 27 septembre.

aujourd’hui à Fontarabie et la famille aussi ; je ne sors jamais sans. Je voulais y aller à cheval, mais le corsage de l’amazone va si mal, et puis ce serait agaçant de faire route avec un Russe que je ne connais pas beaucoup et. qui est ennuyeux. Fontarabie, c’est charmant. Du reste,’Biarritz est si commun, si maladroit dans sa beauté très banale, que l’on est heureux d’en sortir. Et tout de suite là, sur le petit port, des enfants mendiants dont on ferait facilement un tableau ; seulement, je veux voir l’Espagne d’abord, et si là je ne rencontre pas mieux, je reviendrai par Fontarabie.

J’ai joué, il y a une roulette ; mais ayant perdu quaHier à Bayonne, en famille ;