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JOURNAL

Gambetta, les meneurs intransigeants, ne pensent pas un mot de toutes ces accusations idiotes de dictature... Ah! je serai toujours révoltée par les infamies qui se commettent tous les jours Lundi 30 janvier. C'est décidément à la villa Géry que nous irons à Nice. Quant à samedi, j'ai eu une bonne journée. Bastien, que j'avais vu au bal, la veille, présidé par la reine, à l'Hôtel Continental, au profit des sauveteurs bretons, est venu et est resté plus d'une heure; je lui ai montré des choses de moi, et il m'a donné des conseils avec une sévérité flatteuse. Du reste, il a dit que j'étais merveilleusement douée. Cela n'avait pas l'air d'une complaisance; aussi j'ai eu un mouvement de joie si violent que j'étais sur le point de saisir le petit bonhomme par la téte et de l'embrasser. C'est égal, je suis bien aise de l'avoir entendu. Il a donné les mémes conseils que Tony et Julian, et dit les mêmes choses. Du reste, n'est-il pas élève de M. Cabanel? Chacun a son propre tempérament, mais quant à la grammaire de l'art, il faut toujours aller la chercher chez ce que l'on nomme les classiques. Bastien ni aucun autre ne peuvent enseigner leurs qualités; on n'apprend que ce qui s'apprend, le reste dépend de soi. Mae de Péronny (Élincelle) est arrivée et j'ai passé un bon quart d'heure entre cette femme supérieure et ce grand artiste, devant ma cheminée et puis sous le palmier, me gonflant de vanité et de plaisir. m'occuperai pas des autres visites que j'ái laissées au salon officiel, avec maman. — Je ne

NICE. Paul, Dina, moi, Nini, Rosalie, Basile et Coco. La Nous sommes partis à huit heures du soir,