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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

j’ai ma villa et… de rester ici.

Je vous dis tout cela et j’ai envie Samedi 21 janvier.

pour aller chez Bastien-Lepage. Nous trouvons là deux ou trois Américaines et le petit Bastien-Lepage, qui est tout petit, tout blond, les cheveux à la bretonne, le nez retroussé et une barbe d’adolescent. Mme G… vient nous prendre On est tout

démonté. — J’adore sa peinture et il est impossible de le regarder comme un maître. On a envie de le traiter en camarade et ses tableaux sont là pour nous remplir d’admiration, d’effroi et d’envie. Il y en a quatre ou cinq, tous grandeur nature et faits en plein air. C’est tout à fait beau ; un d’eux représente une gardeuse de vaches de huit à dix ans dans un champ ; tout nu et la vache là-bas, c’est d’une poésie pénétrante, les yeux de la petite ont une expression de rèverie enfantine et campagnarde que je ne sais pas décrire.

— un arbre Il a l’air d’un petit bonhomme très content de lui-même… ce Bastien ! Je rentre pour aider maman à recevoir une très grande quantité de monde. — Ce que c’est que de donner des soirées à Paris, vous voyez ! dit une de nos. amies.

Dimanche 22 janvier. — Je suis possédée pour le moment par le carnaval, je fais des esquisses au fusain. Si on avait du talent, ce serait beau à faire. Vendredi 27 janvier.

— dire qu’il n’est plus ministre ; mais cela n’est rien, à Gambetta. est tombé, c’estmon avis.

Seulement, admirez dans ce qui se passe la lâcheté et la mauvaise foi des hommes ! Ceux qui mangent