Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/375

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
370
JOURNAL

moi sommes chez Emile Bastien qui pose pour nous. Je le fais sur un petit panneau de 3 ou 4, je crois. Je peins sur la propre palette du vrai Bastien, avec des couleurs à lui, sòn pinceau, son atelier et son frère pour modèle.

Enfin c’est un rêve, et des enfantillages, des superstitions ; la petite Suédoise voulait toucher à sa palette. J’ai gardé de sa vieille couleur, et la main me tremblait, et nous riions.

Šamedi 24 juin. suis navrée : quitter les Champs-Elysées, sans compter l’habitude ; cela me fait l’effet d’une déchéance. Pourtant, cela se compose de vastes sous-sols avec cuisine et salle de billard. Le rez-de-chaussée, élevé d’une dizaine de marches, possède un vestibule ; puis, ayant franchi une belle porte vitrée, on se trouve dans une antichambre dans laquelle est l’escalier menant aux autres étages ; à droite, une pièce dont on fait un salon en perçant une ouverture, et en réunissant cette pièce avec une petite chambre toute petite donnant sur le jardin ; une salle à manger et un jardin où les voitures peuvent entrer et auquel on descend par des marches du salon et de la salle à manger. C’est fait. Nous avons l’hôtel. Je Au premier, il y a cinq chambres avec cabinets de toilette et une salle de bains. Quant au deuxième, il est à moi et se compose d’une antichambre, de deux chambres, d’une bibliothèque, d’un atelier chambre de débarras. L’atelier et la bibliothèque sont réunis par une immense ouverture, ce qui fait un espace de douze mètres de long sur sept de large. Le jour est superbe, on en a de trois côtés et d’en haut. En un mot, comme hôtel loué, on ne peut rien rêver me convenant mieux. Eh bien, alors ? Eh bien ! d’une