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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

Di : MARIE BASHKIRTSEFF. 419

Marceaux, dont je lui parle : Eafin il est resté jusqu’à minuit. J’ai peint une bouteille qu’il a trouvée bien, ajoutant que « c’est comme cela qu’il faut travailler ; de la patience, concentrez-vous, donnez tout ce que vous pourrez, tâchez de rendre scrupuleusement la nature ». « Vous deux ! » Mardi 26 décembre. —Eh bien ! il parait que je suis malade ; le médecin qui me soigne ne me connait pas, n’a aucun intérét à me tromper ; le côté droit est endommagé, le poumon est abimé ; ça ne se guérit jamais complètement ; seulement si on se soigne, ça n’empirera pas et je vivrai autant qu’une autre. Oui, mais il est nécessaire d’arrêter ça par des moyens violents, des pointes de feu ou un vésicatoire, —Tous les bonheurs enfin ! Un vésicatoire, c’est une tache jaune pour un an. Il faudra adopter une touffe de fleurs que je placerai de façon à cacher ça pour les soirées, sur la clavicule droite.

J’attendrai encore huit jours ; si la complication survenue persiste, je me déciderai peut-être à cette infamie, Dieu est méchant.

Il s’agit bien de cela ! Je suis soignez-vous,

Jeudi 28 décembre. poitrinaire. Il me l’a dit aujourd’hui, il faut tenter de guérir, vous le regretterez. C’est un jeune homme et qui a l’air intelligent, mon docteur ; à mes objections contre les vésicatoires et autres infamies, il répond que je regretterai, n’a jamais vu de sa vie une malade aussi extraordinaire ; — et aussi qu’à mon aspect on ne me donnerait jamais, jamais ma maladie. J’ai l’air florissant en effet, et les deux poumons sont atteints, le gauche beaucoup moins pourtant.

— et qu’il