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JOURNAL

qu’on se sent petit ! Et à quoi bon ? Pourquoi ? Il doit y avoir quelque chose au delà ; cette existence passagère n’est pas assez, n’est pas en proportion avec nos pensées et nos aspirations. Il y a l’au delà, sans quoi cette vie ne s’explique pas et Dieu semble absurde. La vie future… il y a des moments où on l’entrevoit sans la comprendre, et l’on est épouvanté. Mercredi 3 janvier.

plis de Gambetta me serre la tête comme dans un cercle en fer ; les tirades patriotiques, les mots sonores

patriote, grand citoyen, de

ne peux pas travailler ; j’ai essayé, j’ai voulu m’y forcer, et c’est même ce faux sang-froid de la première heure qui m’a fait commettre l’irréparable et à jamais regrettable bêtise d’être restée à Paris au lieu de courir à Ville-d’Avray, la nouvelle sitôt reçue, et voir la chambre, et faire même un croquis… Je ne serai jamais opportuniste !…

— La lecture des journaux remnational I… Je

Jeudi 4 janvier. — On a amené le cercueil au Palais, c’est le président de la Chambre qui l’a reçu. Je vous remercie de l’avoir amené ici, Ier, en fondant en larmes. tėre, le grave, le simple Brisson qui pleure ! Il n’était — dit-il à SpulEt

moi de pleurer. L’auspas son ami. ici

! — Il y a là une émotion réelle, que ne donnera

jamais aucune comédie. Nous n’avons pas pu entrer, après avoir fait queue pendant deux heures. La foule a été assez respectueuse, si l’on prend en considération le caractère français, la presse, les coups de coudes, les conversations engagées, la tentation perpétuelle de faire de Je vous remercie de l’avoir amené